Du XIe au XIVe siècle, la chrétienté médiévale fut traversée, des Balkans à la Champagne, de l'Italie et du Languedoc à la Flandre et à la Rhénanie, par un vaste courant religieux. L'histoire connaît cette hérésie sous le nom de catharisme. Ses adeptes imputaient la création du monde visible non point au ' bon ' Dieu, mais à un principe mauvais qui, en créant l'univers matériel et le temps qui corrompt toute chair, a permis au mal de se manifester par la souffrance et par la mort. Ils se proclamèrent chrétiens, mais le dualisme sur lequel reposait leur foi les fit accuser d'être de ' nouveaux manichéens '. Ce fut à ce titre qu'ils furent persécutés jusqu'à leur éradication complète, leur dogme constituant pour l'Eglise un danger évident. On ne les a longtemps connus que par les écrits de leurs adversaires. Or la découverte de textes authentiquement cathares a permis d'avoir une vue plus juste des choses. Michel Roquebert se penche sur leur foi elle-même, comme sur les pratiques qui l'accompagnaient, en les comparant point par point à l'orthodoxie catholique.